Saturday, October 25, 2025

 

UNE CONFÉRENCE EUROPÉENNE POUR LA PAIX
EN UKRAINE, EN RUSSIE ET EN EUROPE
— des citoyens, par les citoyens, pour les citoyens



 

Lors du sommet du G7, le 17 juin 2025, le président du Conseil européen, António Costa, a remis à Donald Trump, président des États-Unis, un maillot de Cristiano Ronaldo, signé par le joueur lui-même, sur lequel était imprimé l’appel suivant : « Play for peace. As a team » [« Jouez pour la paix. En équipe »].

Un appel juste, mais avec un messager et un destinataire inapproprié

L’appel de Cristiano Ronaldo exprime un souhait légitime et urgent. Mais il a un mauvais messager (António Costa) et un mauvais destinataire : le G7 — Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni (RU), États-Unis d’Amérique (É.-U) + l’Union européenne (UE) en tant que membre non énuméré.

La seule équipe intéressée à jouer pour la paix et capable de le faire avec engagement et honnêteté est celle formée par les citoyens ordinaires qui constituent les peuples de ces pays et des autres pays, y compris les pays européens qui ne sont pas membres de l’Union européenne.

Une tâche qui incombe aux citoyens

C'est donc à nous, citoyens ordinaires, qu’il revient de prendre l'initiative et d’agir pour construire une paix durable en Europe. (Si nous le faisons, les gouvernements seront obligés de nous obéir ou bien ils tomberont).

Que pouvons-nous faire immédiatement dans ce sens ? Convoquer une conférence européenne pour la paix en Ukraine, en Russie et en Europe.

Avec quels mots d’ordre ? C'est là le point le plus délicat. Nous proposons, pour commencer, les suivants :

Création d’une commission vérité et réconciliation sur le modèle de celles qui ont donné d’aussi bons résultats en Afrique du Sud après l’apartheid et au Timor oriental après l’indépendance.

Cette commission indépendante pourrait commencer son travail immédiatement après la signature de l’accord de paix, en écoutant les plaintes (de toutes les parties) pour violation des droits humains depuis 2014, indépendamment des procédures d’enquête forensiques menant aux procès pour crimes de guerre, qui seront nécessairement très longues.

Les procès pour crimes de guerre doivent être organisés par les États concernés, comme l’a suggéré l’éminent juriste Alfred de Zayas : les procès pour crimes de guerre présumés russes doivent être jugés par des tribunaux russes ; les procès pour crimes de guerre présumés ukrainiens doivent être jugés par des tribunaux ukrainiens.  

Neutralité militaire permanente de l’Ukraine inscrite dans sa Constitution. Renonciation de l’Ukraine à l’objectif d’adhésion à l’OTAN (/NATO), avec abrogation des articles de la Constitution ukrainienne qui expriment cet objectif (arts. 85[5], 102, 116 [1]).

Garanties juridiques que l’Ukraine n’autorise pas la fabrication, la réception, le transit et le stationnement d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive sur son territoire.

● Garanties juridiques que l’Ukraine et la Russie n’autorisent pas l’installation de bases militaires et la présence de contingents militaires étrangers sur leurs territoires respectifs.

● Reconnaissance du droit à l’autodétermination (article 1, paragraphe 2, article 55 et article 73 de la Charte des Nations unies ; article 1er du Pacte international relatif aux droits civils et politiques) sous ses différentes formes (autonomie régionale, fédéralisme, sécession, intégration volontaire dans un autre pays) pour la population de Crimée et les populations des oblasti de l’est et du sud de l’Ukraine qui se sentent plus russes qu’ukrainiennes et qui ont librement exprimé leur volonté par référendum.

Garanties juridiques pour la protection de la langue russe en tant que langue co-officielle de l’Ukraine et des droits culturels (y compris la liberté religieuse) des Ukrainiens russophones (52 % de la population ukrainienne), ainsi que des droits culturels des Ukrainiens parlant des langues minoritaires (par exemple, le hongrois et le roumain).

● Fin de toutes les sanctions interdiction de diffusion des médias sociaux (RT, Sputnik, etc.) dans l'espace de l’UE ; interdictions de visas et de voyages dans l’UE, dans l’espace Schengen, au Royaume-Uni et en Irlande ; gel des avoirs ; restrictions aux importations et aux exportations économiques soit au total plus de 10 279 sanctions (882 sanctions entre le 17 mars 2014 et le 22 février 2022, plus 9 237 entre le 22 février 2022 et le 17 janvier 2025) imposées à la Russie par la Suisse (3 226), l’UE (2 482), la France (2 423) et le Royaume-Uni (2 078).

Voici les huit mesures minimales nécessaires pour parvenir à un accord de paix durable en Ukraine et en Russie.

Pour construire une paix durable en Europe, il est nécessaire de définir et d’approuver une architecture de coopération et de sécurité européenne qui englobe tous les pays d’Europe (y compris la Russie) et qui respecte scrupuleusement le principe de l’indivisibilité de la sécurité : l’idée que la sécurité internationale est interdépendante, c’est-à-dire qu’il ne peut y avoir de sécurité pour certains pays sans la sécurité des autres, ou au détriment de la sécurité des autres.

Cette architecture doit inclure les mesures suivantes visant à instaurer et à développer la confiance :

Élimination de toutes les armes nucléaires des États-Unis et de la Russie (et de toutes les infrastructures existantes pour leur utilisation) en dehors de leurs territoires nationaux respectifs — comme c’est le cas des bases aériennes de l’OTAN en Europe qui abritent des ogives nucléaires américaines : Incirlik (Turquie) ; Aviano et Ghedi-Torre (Italie) ; Kleine Brogel (Belgique) ; Büchel (Allemagne), Volkel (Pays-Bas), ainsi que les bases aériennes qui abritent les ogives nucléaires que la Russie a déployées en Biélorussie dans le cadre de l'Organisation du Traité de sécurité collective.

Éradication de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Europe ‒ par dénonciation/retrait de son traité (prévu à son article 13) par ses pays membres européens – soit (i) par dénonciation simultanée de tous ces pays, soit (ii) par dénonciation/retrait individuel successif de ses pays membres européens, soit (iii) par dénonciation/retrait concerté de groupes successifs de ses pays membres européens, soit (iv) par une combinaison des points (ii) et (iii) et Éradication (concomitante à l’éradication de l’OTAN du continent européen) de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) par dénonciation/retrait de son Traité (prévu à l'article 11) par ses pays membres européens — Russie, Biélorussie, Arménie (+ Serbie en tant que membre observateur). 

Ces mesures sont, à leur tour, celles qui ouvrent la voie à la fin des armes nucléaires, condition nécessaire pour prévenir une apocalypse nucléaire, ce qui exige :

l’interdiction de concevoir, tester, produire, fabriquer, acquérir, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, comme le prévoit l’article 1er du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN), approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies le 4 décembre 2017.

Il convient de rappeler que le TIAN a été signé à ce jour par 93 pays, dont 70 l’ont déjà ratifié. Les pays qui l’ont ratifié sont pour la plupart situés en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et ne sont pas des puissances nucléaires. Sur les 32 pays membres de l’OTAN ‒ y compris donc les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, détenteurs d’armes nucléaires, et les 22 pays de l’UE qui sont également membres de l’OTAN ‒ aucun n’a signé et ratifié le traité. Cela montre bien que cette organisation est une alliance nucléaire très jalousement attachée à son pouvoir de destruction.

Le démantèlement simultané et mutuellement contrôlé (par des inspecteurs de toutes les parties concernées) des arsenaux nucléaires de la Russie, des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et des autres puissances nucléaires : Chine, Inde, Pakistan, Israël, Corée du Nord.

Nombre d’ogives nucléaires des 9 puissances nucléaires en 2025. Source : SIPRI, 2025

Le principe à appliquer dans cette tâche est très simple et a déjà fait ses preuves : « Faire confiance, mais vérifier ». La tâche est colossale, mais réalisable, comme l’a démontré le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, conclu entre l’Union soviétique (puis la Russie, l’État successeur) et les États-Unis en 1987, également connu sous le nom de Traité FNI (Forces nucléaires à portée intermédiaire) ou Traité INF (Intermediate-Range Nuclear Forces), qui a duré jusqu’en 2019, date à laquelle il a été rompu par les États-Unis.

Le traité FNI prévoyait la destruction des missiles nucléaires d’une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres en trois ans. Et cela a été fait avec succès. Au total, 2 692 missiles ont été détruits avant 1991, soit la quasi-totalité des missiles nucléaires à portée intermédiaire et un peu plus de 4 % de l’arsenal nucléaire total des deux pays en 1987.  L’une des innovations du traité FNI a été l’adoption de procédures de vérification mutuelle de la destruction des armes nucléaires par des inspecteurs de chaque pays.

Un véritable système de paix ne sera pas établi sur Terre tant que, au minimum, les traités de désarmement nucléaire n’auront pas été signés et ratifiés par tous les États dotés d’armes nucléaires et que les armes nucléaires n'auront pas été éradiquées.

.......................................................................................................................................


Les personnes souhaitant souscrire à cet l’Appel à une conférence européenne et citoyenne pour la paix en Ukraine, en Russie et en Europe sont invitées à contacter u8189072106@gmail.com. Veuillez indiquer votre nom, votre pays d'origine, votre profession et votre adresse électronique. (Soyez assuré que votre adresse électronique restera confidentielle)

Elles seront ajoutées à la liste ci-dessous, mise à jour le 26 octobre 2025, qui recense les premiers signataires de l’Appel.

Les signataires, classés par ordre alphabétique de leur nom de famille, représentent une diversité de professions, de nationalités et d’expertises, illustrant la pluralité des citoyens engagés dans la promotion de la paix sur le continent européen.

Liste des signataires

·       Jorge Aires (Portugal) : Général de division (er) de l’Armée de l’Air portugaise

·    José Baptista Alves (Portugal): Colonel (er) de l’Armée de l’Air portugaise, militaire d’avril [*]

·       João Sousa Andrade (Portugal): Économiste, professeur d’université, chercheur

·       António Avelãs (Portugal) : Enseignant du sécondaire, dirigeant syndical

·       Patrik Baab (Allemagne) : Journaliste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       Manuel Begonha (Portugal) : Capitaine de vaisseau et de guerre (er) de la Marine portugaise, militaire d’avril

·    Carlos Branco (Portugal) : Général de division (er) de l’Armée portugaise, spécialiste en résolution de conflits

·       Tony Brenton (Royaume-Uni) : Diplomate, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Russie (2004-2008)

·   Jean Bricmont (Belgique): Physicien théoricien, philosophe, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·   Jorge Costa Campos (Portugal) : Journaliste, documentariste, professeur de l’enseignement supérieur polytechnique

·       Luís Alfaro Cardoso (Portugal): Vétérinaire, chercheur, professeur d’université

·       António Rocha Carrilho (Portugal): Vice-amiral (er) de la Marine portugaise  (er)

·       Isabelle Casel (Allemagne) : Artiste indépendante, militante pacifiste, conseillère

·       José Cavalheiro (Portugal) : Ingénieur, professeur d’université, chercheur

·       Rolf Christianson (Suède) : Professur d’art

·     Michel Collon (Belgique) : Journaliste et écrivain, fondateur d’Investig’Action  (site, chaîne vidéo, édition de livres, recherches sur la désinformation)

·    Pedro de Pezarat Correia (Portugal): Général de division (er) de l’Armée portugaise,  militaire d’avril

·       Alain Corvez (France) : Colonel (er) de l’Armée française, conseiller en stratégie internationale

·      Raul Luís Cunha (Portugal) : Général de division (er) de l’Armée portugaise, historien, écrivain de non-fiction

·       Glenn Diesen (Norvège) : Politologue, professeur d’université, écrivain de non-fiction, vidéaste 

·         Hugo Dionísio (Portugal): avocat, chercheur indépendant

·       Jean-Christophe Emmeneger (Suisse) : Ancien journaliste, chercheur spécialisé en histoire du renseignement, écrivain-voyageur

·       Dom Januário Torgal Ferreira (Portugal):  Évêque émérite des forces armées et de sécurité portugaises

·       Paulo Fidalgo (Portugal) : Médecin, gastro-entérologue, écrivain de non-fiction

·  Carlos Fino (Portugal) : Journaliste (reporter, correspondant international, correspondant de guerre), écrivain de non-fiction

·       Mattias Forsgren (Suède) : Enseignant, écrivain de non-fiction

·    Júlio Manuel Dias Gomes (Portugal) : Économiste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       Ulrike Guérot (Allemagne) : Philosophe politique, militante pacifiste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·      Manuel Martins Guerreiro (Portugal): Contre-amiral (er) de la Marine portugaise, militaire d’avril

·    Jacques Hogard (France) : Colonel (er) de l’Armée française, historien, consultant en géopolitique, écrivain de non-fiction

·       Hakan Julander (Suède) : Acteur, poète, baladodiffuseur [« podcaster»]

·     Cipriano Justo (Portugal) : Médecin, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       Mertz Laakso (Suède) : Entrepreneur, écrivain de non-fiction

·       Pascal Lottaz (Suisse) : Politologue, professeur d’université, vidéaste

·      Luís M. Loureiro (Portugal) : Journaliste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       António M. J. Rosado da Luz: Colonel (er) de l’Armée portugaise, militaire d’avril, économiste

·       Seamus Martin (Irlande) : Journaliste, ancien correspondant à Moscou pour The Irish Times

·       Albino Matos (Portugal) : Juriste, écrivain de non-fiction

·       Guy Mettan (Suisse) : Journaliste, chroniqueur et deputé suisse. Auteur de livres et d’essais géopolitiques

·       Alexander Mercouris (Royaume-Uni) : Journaliste, analyste politique, vidéaste

·       José Manuel Costa Neves (Portugal): Général de division (er) de l’Armée de l’Air portugaise, militaire d’avril

·       Matts Nilsson (Suède) : Juriste, écrivain de non-fiction

·     António José Avelãs Nunes (Portugal) : Juriste, économiste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       Rui Pereira (Portugal) : Journaliste, professeur d’université, écrivain de non-fiction

·       Henrik Petersen (Suède) : Auteur de fiction

·    Ian Proud (Royaume-Uni) : Diplomate, ancien conseiller économique à l’ambassade du Royaume-Uni à Moscou (2014-2019), écrivain de non-fiction

·        Christopher Read (United Kingdom): Professeur emeritus of history

·       João Luís B. Pena dos Reis (Portugal): Procureur général adjoint (er) du ministère public portugais

·       Alastair Renfrew (Royaume-Uni) : Philologue, historien, professeur d’université

·       Craig Roberts (Pays de Galles, Royaume Uni) : chef d’orchestre, créatif, directeur musical des orchestres Symphonic Brass Wales et Lewis-Merthyr Bands.

·       Geoffrey Roberts (Irlande) : Historien, professeur d’université

·   Fabrice Saint-Pol (France) : Capitaine de Corvette (Commandant) de réserve (Marine nationale), Ingénieur ouvrages d’arts

·       Richard Sakwa (Royaume-Uni) : Politologue, historien, professeur d'université

·     Michael Sergius von der Schulenburg (Allemagne) : Député européen, diplomate, écrivain de non-fiction

·     José Aranda da Silva (Portugal) : Colonel (er) de l’Armée portugaise, militaire d’avril, pharmacien, écrivain de non-fiction

·       Robert Skidelsky (Royaume-Uni) : Économiste, historien, professeur d’université, membre de la Chambre des Lords

·   José Catarino Soares (Portugal) : Linguiste, professeur de l’enseignement supérieur polytechnique, écrivain de non-fiction

·       Henry Söderström (Suède) : Économiste, écrivain de non-fiction

·       Richard Turpin (Suède) : Metteur en scène

·      Harald Walach (Allemagne) : Psychologue, philosophe, professeur d'université, écrivain de non-fiction

·      Alfred-Maurice de Zayas (Suisse) : Juriste, philosophe, professeur d’université, écrivain de non-fiction

[*] L’expression « militaire d’avril » désigne, de manière factuelle et sobre, toute personne ayant pris part au renversement du régime salazariste-fasciste le 25 avril 1974 en tant que membre des forces armées.

.........................................................................................................................................

 

Programme de la conférence

22 novembre 2025, Lisbonne

 

Point 1Accueil et remerciementsJosé Catarino Soares (Portugal).9h30 à 9h45.

Point 2Allocution d’ouverture. Luís Alfaro Cardoso (Portugal). 9h45 à 10h.

Point 3Témoignages de guerre et de la vie quotidienne dans le Donbass. De 10h à 12h30 avec une pause-café à 23h15.

Cinq intervenants: Guy Mettan (Suisse), Christelle Néant (France), Benoît Paré (France), Jean-Christophe Emmeneger (Suisse), Patrick Baab (Allemagne). Modérateur : Bruno de Carvalho (Portugal).

Déjeuner. 12h30-14h30.

Point 4 : Récits et réalité de la guerre en Ukraine et en Russie. De 14h30 à 16h10 avec une pause-café à 16h10.

Quatre intervenants : Jacques Hogard (France), Michel Collon (Belgique), Alastair Renfrew (Angleterre, Royaume-Uni). Geoffrey Roberts (Irlande). Modérateur : José Catarino Soares (Portugal).

Point 5. Initiatives en faveur de la paix en Ukraine, en Russie et en Europe. De 16h30 à 18h50. 

Cinq intervenants : Isabelle Casel (Allemagne), Hakan Julander  (Suède), Robert Skidelsky (Angleterre, Royaume-Uni), Ian Proud (Angleterre, Royaume-Uni), Carlos Branco (Portugal). Modérateur : José Aranda da Silva (Portugal).

Point 6Allocution de clôture. Raul Luís Cunha (Portugal). 18h50-19h.


No comments:

Post a Comment